Savoir-anarchie
[La démarche de Savoir anarchie visait à concilier ce que je considérais à l’époque comme deux extrêmes : l’art et la science. Réalisées en 2006 et 2007, chaque oeuvre est le « tier réconciliateur » des nombreuses confrontation qui se déroulaient en moi entre, d'un côté, la rigueur scientifique que j'appliquais dans mes recherches, et de l'autre côté, la liberté à laquelle je m’adonnais dans ma pratique artistique. Ces oeuvres auront été et demeureront les témoins de ces années de frénésie, d’exploration, mais surtout de recherche d’harmonie et d’équilibre. Natalie Tremblay, 2017]
Lire, observer, réfléchir, peindre, pour ensuite tout recommencer, le même processus, encore et encore. S’il est difficile de trouver sa voie parmi toutes celles qui s’offrent à nous, il peut également être souffrant de s’en écarter, d’autant plus lorsque celle-ci se révèle chaotique.
Mais peu importe les distances qu’elle impose et les directions qu’elle prend, s’il est préférable de rester sur sa voie, c’est avant tout parce que c’est la nôtre. Ce qui paraît à la fois absurde et logique dans cette réflexion, c’est que tout en offrant la vision – somme toute partielle - d’un monde imparfait et désordonné, ce point de vue que je nomme ici anarchie peut agir sur nous comme le référent sûr et cohérent d’une réalité qui se veut sans cesse changeante.
En demandant à l’art et à la science de me rassurer, l’idée – sans doute plus proche de l’intuition – que le savoir est de nature à la fois scientifique et artistique m’est devenu une logique cohérente et réconfortante. Par conséquent, si la science se charge d’épuiser mes mots, et la peinture d’épuiser ce qui n'en trouve aucun pour se dire, le silence devient alors un thème central dans mon processus artistique. Un silence s’apparentant à une poésie du geste ou de l’action qui, telle une seconde suspendue sur un fil d’éternité, évoluerait dans un temps qui lui est propre, un temps sacré : celui de la création.
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